1961 - Ramus, passage d'un poète

Synopsis

Documentaire – Dans le livre de C.F. Ramuz, le passage d’un vannier, figure du poète, a pour effet de rassembler les hommes en faisant naître la poésie, de les reconcilier par là avec eux-mêmes, leurs semblables et leur condition. L’évocation de Tanner et Jotterand est à la fois hommage, reconnaissance et biographie. Elle s’articule par thèmes : la terre, l’eau, la montagne, et nous restitue les paysages et les gens chers au poète. Le film témoigne, par la transposition du texte de Ramuz et par les images, des profonds bouleversements subis par les campagnes vaudoises dans les années 1950. Le glissement rapide d’une population agricole vers les secteurs secondaire et tertiaire, l’explosion des centres urbains, la perte de l’accent régional dû au développement des moyens de communication, habitent les scènes tournées dans le Lavaux avec, en arrière-fond, la réverberation du Léman.

(Sources Coffret DVD « Ramuz Cinéma » CinéLettres et la Cinémathèque suisse www.cinelettres.ch)

Photos du Film

(Sources : Collection Cinémathèque suisse – Droits réservés Alain Tanner © Actua Films)

Photos du Tournage

A gauche, Alain Tanner et Franck Jotterand sur le tournage de « Ramuz, passage d’un poète » – Droits réservés – Collection Cinémathèque suisse

Sources : Swiss Films – Droits réservés Alain Tanner © British Film Institute
Sources : Collection Cinémathèque suisse et Droits réservés Alain Tanner © British Film Institute

Contexte

Bref interlude parisien Quand il arrive à Paris en 1958, Tanner ne retrouve pas l’effervescence londonienne : « Autant j’avais trouvé sympathique ce qui se passait en Angleterre, autant j’étais rebuté par ce qui se passait en France. Autant l’atmosphère autour de Ealing paraissait chaleureuse et amicale, autant à Paris je me suis retrouvé avec des gens qui faisaient un cinéma que je n’aimais pas du tout à l’époque. » Si Tanner n’est pas séduit par la Nouvelle Vague, il est tout de même marqué par les débats théoriques des « Cahiers du cinéma » – ne serait-ce que par leur opposition aux vues qu’exprime, dans « Sequence » et « Sight & Sound », le Free Cinema. On diverge principalement, au niveau du débat, sur le contenu et la forme. Alors qu’en Angleterre le Free cinema s’était prononcé pour une pratique cinématographique rompant avec les codes formels dominants, en mettant l’accent sur le « contenu » qui devait être exprimé dans un style « personnel », en France la « nouvelle vague » commençait à développer un cinéma des « formes ». La profondeur de champ et les longs plans qui cherchait, selon André Bazin, à rendre le réel transparent, ne suffiront pas à Tanner. Il respectera plutôt la conception brechtienne du spectacle pour révéler, par le cinéma, la véritable organisation de la société et de ses contradictions. Finalement, la Nouvelle Vague inspirera à Tanner un jugement qu’expriment aussi « Positif » et Robert Benayoun : c’est une fuite dans le formalisme, jugement que ce dernier révisera par la suite.

(Sources : « Tanner Alain » de Christian Dimitriu – « Collection cinéma – Henri Veyrier » – 1985)

Retour au pays natal En 1959, Tanner travaille comme assistant aux studios de Joinville sur plusieurs productions grand public. Il rencontre là-bas Frank Jotterand, correspondant de la « Gazette de Lausanne », qui lui propose de réaliser avec lui un court métrage sur Ramuz. De retour en Suisse, Tanner réalise donc « Ramuz, passage d’un poète » (1961, 27 min.) sur un scénario de Frank Jotterand.

(Sources : Laura Legast – « Histoire du cinéma suisse de 1962 à 2000 » sous la direction d’Hervé Dumont et de Maria Tortajada – Editions Cinémathèque suisse et Gilles Attinger – 2007)

Dix-huit mois s’écoulent entre la proposition de Jotterand et la sortie du film. Le découpage complet est présenté par Tanner en octobre 1959 et c’est seulement en avril 1961 que le film est accepté définitivement par la Fondation Pro Helvetia, principal bailleur de fonds, qui manifestait quelques réticences sur l’utilisation de la musique dans le film et sur la fin du documentaire. Le film témoigne, par la transposition du texte de Ramuz et par les images, des profonds bouleversements subis par les campagnes vaudoises dans les années 50. Le glissement rapide d’une population agricole vers les secteurs secondaires et tertiaires, l’explosion des centres urbains, la perte de l’accent régional dû au développement des moyens de communication, habitent les scènes tournées dans le Lavaux avec, en arrière-fond, les réverbérations du Lac Léman.

(Sources : « Tanner Alain » de Christian Dimitriu – « Collection cinéma – Henri Veyrier » – 1985)

(New Statesman and Nation, 25 mai 1957)

Par Alain Tanner

Annecdote

Une sorte de biographie poétique retraçant les étapes de la vie de Ramuz à travers textes et iconographie. Une évocation des lieux et des gens. Le plus grand mérite du film a été de me faire relire tout Ramuz.

(Alain Tanner, in Michel Boujut (dir.), Le Milieu du monde, 1974, éd. L’Âge d’homme – Sources: Alain Tanner-John Berger, Tome 23, Coll. Théâtres au Cinéma, Bobigny 2011)

Fiche technique

Titre : Ramuz, passage d’un poète
Année : 1961
Genre : documentaire littéraire
Scénario : Franck Jotterand
Réalisation : Alain Tanner
Photographie : Fernand Reymond, Adrien Porchet
Son : John Fletcher
Musique : Jacques Olivier
Montage :
Sortie :
Prix : –
Production : Actua Films
Distribution :
Format : 27mm b / 20 minutes – noir / blanc
Tournage : canton de Vaud
Droits mondiaux : Alain Tanner
Version originale : francophone

Sources : « Ciné Mélanges » – Swiss Films

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